Réveillon chez bob
Des halls, des couloirs, des ascenseurs, des vestibules, des escaliers, des parkings… Ce grand ensemble est un véritable labyrinthe, un dédale inextricable où va se perdre un trio réuni par le hasard : Louis, auteur de BD arrivant tout droit de Genève (Jean Rochefort), Thierry, marchand de voitures en goguette (Guy Bedos) et Flo, sa comptable, invitée pour la soirée (Agnès Soral). Entre ces trois malheureux, un point commun : ils se rendent à un réveillon chez Bob. Mais voilà, un petit malin à subtilisé toutes les indications qui leur permettraient de trouver leur chemin. Jérémie, dix ans, dirige les opérations au talkie-walkie, par concierge interposé… Ce prétexte (peu crédible) en vaut un autre pour que les trois naufragés de la HLM en viennent aux confidences et fassent quelques rencontres insolites, voire extravagantes (la palme à Galabru en ennemi juré des marmots bruyants). La comédie de mœurs se teinte d’absurde et, même si on est déçu par un dénouement à l’eau de rose, on passe d’abord de bons moments avec Rochefort, Bedos et Agnès Soral (la petite punk de «Tchào Pantin»). Les répliquent fusent, sur un ton incisif, fignolées par le dialoguiste Yves Stavridès. De quoi dépoussiérer la vieille comédie psychologique.
Bingo Bongo
A mi-chemin entre «Greystoke» et «L’enfant sauvage» de Truffaut, une version fantaisiste, et même complètement loufoque, du mythe de Tarzan. Le nouvel homme-singe est incarné par le plus volubile et le plus gesticulant des acteurs-chanteurs transalpins : j’ai nommé Adriano Celentano. Déniché par une expédition scientifique dans une forêt africaine, cet homme-singe est ramené à Milan où il est baptisé Bingo Bongo et confié à un Institut de recherches. En passant une série de tests, il surprend tout le monde, et surtout une ravissante «savante», Laura (la sublime Carole Bouquet). Tel le loup de Tex Avery apercevant le Petit Chaperon rouge en guêpière et bas résille, B.B. est pris d’une frénésie libidineuse : la langue qui se déroule jusqu’à terre, les yeux qui jaillissent de leurs orbites, etc. Hélas ! En désaccord avec ses collègues, Laura démissionne. Esseulé, Bingo broie du noir, il s’évade et réussit enfin à retrouver sa pin-up en blouse blanche. Elle lui apprend à lire, à parler, etc., etc. Bongo est enfin un homme comme les autres… ou presque ! Que dire de plus ? Cette édifiante histoire est à réserver aux fans du bouillant Adriano, s’il en a.